Les différents messages du rap

L’un des premiers messages du rap était de dénoncer la pauvreté, la misère, le racisme et les inégalités dans les ghettos noirs américains.

Au fil des années, le rap a diversifié son message ainsi il s’est réinventé en différents styles/genres et les messages ont changé.

      Le premier style de rap à avoir été apprécié par le public en France est le rap poétique, dans les années 90, par le rappeur MC Solaar avec des textes aux sonorités jazz et soul. Le rap poétique fait concilier la sonorité mélodieuse et la qualité de l’écriture. Il aborde tous types de sujets mais toujours dans une vision de beauté artistique. Les textes du rap poétique recourent à l’utilisation de métaphores et de rimes riches.

Par exemple l’album «Géopoétique» de MC Solaar sorti en 2017 qui déborde de titres poétiques comme Sonote ou encore l’album «Qui sème le vent récolte le tempo».

Pochette de l’album « Qui sème le vent récolte le tempo » de MC Solaar.


     A la fin des années 90, le rap hardcore arrive en France par l’influence des rappeurs américains (il arrive aux États-Unis dans les années 80). Il regroupe plusieurs sensibilités musicales comme le gangsta rap et le rap politique. Le groupe Public Ennemy est l’un des premiers groupes de rap hardcore des États-Unis. En effet, avec ses paroles politiquement controversées, ses critiques des médias américains ainsi que ses dénonciations des problèmes rencontrés dans la communauté afro-américaine, Public Ennemy véhicule les messages types du rap hardcore américain. Les principaux messages du rap hardcore sur le continent américain sont la critique de l’état, du système, de la justice et de la police et la lutte contre le racisme.

Public Ennemy


A ses débuts en France,  le rap hardcore fusionne avec le rap conscient notamment dans les textes des rappeurs NTM, Lunatic ou Ministère A.M.E.R.

Dans leur rap, ces rappeurs rejettent la société avec force et violence, ils dénoncent  les violences des rues, la pauvreté dans les banlieues. Des messages souvent extrémistes qui se confondent entre des valeurs profondes du respect et beaucoup de vulgarité et de rage. Ils racontent leurs vies quotidiennes, leurs histoires d’amours, etc, mais toujours dans cette esprit de dénoncer des faits sociétaires.

    Mais le rap conscient français existe aussi sans le rap hardcore et n’est pas tout à fait identique. Tout comme le rap hardcore, il a pour objectif de dénoncer des faits mais contrairement à lui, le rap conscient a dans l’optique de délivrer un message positif souvent pour parler de  politique ou de sujet plus fort comme le racisme mais toujours en transmettant des valeurs pacifistes comme le groupe marseillais IAM, ou encore le rappeur français Kerry James qui est considéré comme la figure du  rap conscient. Il est connu comme le rappeur le plus engagé dans ses textes grâce à son combat pour l’union, le savoir vivre ensemble, l’émancipation des jeunes de quartiers défavorisés et les inégalités dans la France.



     Ensuite, on assiste à l’apparition du rap égotrip et du rap gangsta toujours par l’influence des États-Unis.  Le principe du rap égotrip est de provoquer les autres rappeurs en se proclamant meilleur rappeur de tout le «Rap Game» et de clasher en utilisant des phrases choc dites «punchlines». Il ne véhicule pas de messages particuliers et reste toujours dans un esprit de concurrence et de vengeance personnelle. Par exemple dans son titre Attila, Booba provoque le rappeur Kaaris, avec lequel il est en conflit, en rappant : «"Si tu cherches l'échec, tu demandes à Kaaris" ou encore dans le titre A.C Milan où Booba s’en prend aux rappeurs Rohff et La Fouine, avec qui il a eu de nombreuses altercations «Rohff, t’est grave un chien comme Emile Louis Laounizi ». Il traite ici Rohff de chien et le compare à Emile Louis Laounizi, un violeur et tueur en série des années 70-80.

Le rap égotrip est lié au gangsta rap qui a pour but de montrer ce que l’on possède, il met en avant tout ce qui brille «le bling-bling», la consommation excessive de biens, le pouvoir, les «femmes-objets» et l’argent. Le gangsta rap est très critiqué dans la société de nos jours par ses idées qu’il véhicule: machisme, homophobie, violences, intolérances, vente de drogue. Mais c’est aussi le genre de rap le plus diffusé aux États-Unis. Pourtant le gangsta rap n’a pas toujours eu comme message de montrer des valeurs matérialistes. En effet, à ses débuts, au milieu des années 80, il dénonçait principalement les persécutions de la police envers les jeunes noirs et se faisait appeler gangsta rap car il représentait la vie des gangs de Los-Angeles avec parmi eux les rappeurs Tupac ,Dr.Dre ou Snoop-Dog.

   

Snoop Dogg et Tupac

     

       On note que comme dans tous les styles de musiques il existe une version commerciale du rap. Il a pour objectif de faire aimer le rap au grand public et de le valoriser en optant pour un rythme plus entraînant propice à la danse. En effet, le rap commercial insiste sur les clichés et s’adapte à la mode du moment. Il se concentre autour des clips, de la popularité et de la publicité pour générer un maximum d’argent. Les rappeurs Maître Gims ou Black M présentent toutes ces caractéristiques ce qui fait d’eux des rappeurs commerciaux. En effet, la sortie d’un titre est automatiquement suivie de  la sortie d’un clip qui fait gagner beaucoup d’argent notamment par l’apparition des placements de produits.

Aujourd’hui, nous pouvons dire que tous les types de rap ont un coté commercial, le rap est devenu au fil des années un outil de business pour les différents labels et il ne fait qu’augmenter.

CE SITE A ÉTÉ CONSTRUIT EN UTILISANT